Smadoun
Après une très longue et intense carrière sur les pistes, puisqu'il a couru à 63 reprises pour 16 victoires, Smadoun, roi des provinces de France, a bénéficié d'un soudain braquage des projecteurs à la faveur des exploits de Chichicastengo en course tout d'abord, puis lui-même en tant qu'étalon avec Vision d'Etat.
La capacité de rebondir tout le temps avec de nouveaux produits et de nouvelles actualités est bien la preuve de la qualité d'un reproducteur.
Outre Cichicastenango dès ses débuts, Smadoun a continué de produire des sujets de talents dans tous les genres de catégories, notamment les AQPS de plat comme Odile ou encore Kalee.
Mais comme la plupart des descendants de Kaldoun (sauf April Night notamment), Smadoun n'avait pas la réputation de donner de grands sauteurs. Cela n'a jamais été une qualité propre de Kaldoun, lequel transmettait souvent des aplombs rédhibitoires pour l'obstacle. Smadoun lui est droit comme un "i", avec de l'os.
Alors qu'il a donné deux vainqueurs en plat durant à la semaine, Smalyne à Machecoul et Doun Hill à Marseille-Borely, Smadoun s'est illustré outre-Manche avec un sauteur de niveau classique: Nacarat.
Celui-ci s'est imposé dans l'important Racing Post Chase, un Gr.3 à Kempton. Il venait déjà de gagner un gros handicap à
Doncaster et doit se diriger sur Aintree désormais début avril.
Français, triple vainqueur à Auteuil en 2007 sous la coupe d'Emmanuel Clayeux et la casaque de Pierre Coveliers, Nacarat est un AQPS, un arabe de complément pour être tout à fait précis. Sa mère Gerbora, entraînée comme Smadoun par Bernard Renard, était une dure à cuire sur les pistes, lauréate de 4 courses, la 1e en plat à Nuillé-sur-Vicoin, la dernière en haies à Pau.
Nacarat, née en 2001, est son 1e produit. Gerbora a ensuite donné 3 autres sujets, tous issus de Smadoun!
Installé au Haras des Sablonnets, au Lude dans la Sarthe, Smadoun affiche un tarif de 1000 € pour les AQPS. Ce n'est pas un prix cassé. Depuis le début, Antoine de Talhouet-Roy a compris que l'éleveur type d'AQPS, provenant plus souvent du monde agricole que financier, savait compter et maîtriser ses coûts de production, sachant qu'il ne fabrique pas forcément un animal à vendre, surtout en ce moment où les clients trouvent le crachin britannique plus glacial que jamais.