L'Arc de Triomphe d'Enable vs Trêve : histoires et anecdotes

Dettori refera-t-il ce geste en 2018. Tout le laisse croire. (photo APRH)

 

 

 

En 1983, All Along s’imposait dans la 62ème édition de l’Arc de Triomphe pour Daniel Wildenstein. L’année suivante, son entourage tente le doublé qui n’avait pas été réussi par une femelle depuis Corrida en 1937. Elle ne terminera «que» sur la 3ème marche du podium à distance du vainqueur, Sagace (Daniel Wildenstein) et de Northern Trick (Stavros Niarchos).

En 2014, trente ans après, Trêve, réédite l’exploit de Corrida, la seule et unique double lauréate de l’histoire.

 

En 2018, Enable pourrait bien égaler la performance de Trêve qui fut la première pouliche à conserver son titre après avoir enlevé le Prix de l’Arc de Triomphe à 3 ans. Rappelons que sept chevaux ont réussi à l’emporter deux fois et que l’avant-dernier remontait à 1978, l’année d’Alleged pour l’homonyme d’Aidan, Vincent O’Brien.

 

 

 

 

Il aura fallu attendre 15 années pour voir les trois premiers du Prix du Jockey-Club réunis le premier dimanche d’octobre. Study of Man, Patascoy et Louis d’Or se retrouvent pour une revanche. Le classique cantilien est le seul classique européen aussi bien représenté en ce dimanche. Sea of Class (Irish Oaks) et Kew Gardens (St Leger) seront les seuls représentants des classiques d’outre-manche, aucun des différents dauphins ne sera présent.

 

Que dire des Derbies et Oaks anglais : les cinq premiers de chacun des deux classiques sont absents. Le Derby avait été remporté par l’écurie Godolphin avec un descendant d’Urban Sea, Masar (New Approach) et les Oaks par l’une des cinq pensionnaires d’Aidan O’Brien, Forever Together. Pour l’anecdote, elle est la propre sœur aînée de la yearling vendue cette semaine pour 3.200.000 Euros.

 

 

Les 2 premiers du Jockey-Club, dans cet ordre Study of Man, Patascoy et Louis d'Or, seront au départ.

 

 

Les trois premiers de l’édition 2004 du Prix du Jockey-Club étaient Blue Canari, Prospect Park et Valixir. Aucun ne sera sur le podium.

 

55 gagnants du Prix du Jockey-Club et 48 gagnantes du Prix de Diane ont ensuite participé la même année au Prix de l’Arc de Triomphe. 15 d’entre eux se sont aussi imposés le premier dimanche d’octobre. 14 gagnantes des Irish Oaks ont fait de même dont une certaine Enable, la seule pouliche à avoir fait le doublé.

 

 

Xavier Thomas-Demeaulte.

 

 

 

 

Patascoy est entraîné par Xavier Thomas-Demeaulte lequel entraîne à Mont de Marsan depuis 2001. Le fils de Wootton Bassett est le premier partant dans le Prix de l’Arc de Triomphe pour le centre de Mont de Marsan.

En 1974, Un Kopeck, entraîné par John Cunnington Jr, avait participé à la grande épreuve parisienne, lui qui avait écumé au printemps les bonnes épreuves de sélection du Sud-Ouest pour l’entraînement montois de René Sirvain. Son propriétaire, Jacques Marx, décide de le confier à un entraîneur de Chantilly. C’est ainsi qu’il remportera à 4 ans, le Grand Prix d’Evry, le Grand Prix de Saint-Cloud et avait terminé au pied du podium de l’Arc 1975 devancé par Star Appeal, On My Way et Comtesse de Loir.

 

Roberto Cocheteux Tierno avait acheté Patascoy yearling à la V2 de Deauville pour 40.000 €. Le seul propriétaire espagnol à avoir remporté l’Arc est Enrique Sarasola, vainqueur en 1996 avec Helissio que Bruno Ridoux lui avait acheté foal pour 350.000 F.

 

 

Kew Gardens, vainqueur du Grand Prix de Paris (Gr.1) et du St Leger de Doncaster - photo APRH

 

 

 

L’élève d’Aidan O’Brien, Kew Gardens, s’est imposé le 14 juillet dans le Grand Prix de Paris comme l’avait fait en 2005 un pensionnaire de la même écurie, Scorpion (Montjeu), sur la même distance, 2.400 m. En cas de victoire, le fils de Galileo rejoindrait Saumarez, Peintre Célèbre et Bago, lauréats sur 2.000 m. mais aussi Rail Link, seul vainqueur sur 2.400 m. Sur 3.000 mètres, Comrade (en 1920) et Le Pacha (en 1941) avaient fait le doublé.

 

46 gagnants du Grand Prix de Paris ont ensuite participé à l’Arc ; 6 d’entre eux se sont imposés.

 

 

 

 

Kew Gardens a enlevé également le Saint Leger de Doncaster. Il serait le premier vainqueur du Saint-Leger à faire le doublé avec l’Arc de Triomphe. Pour sa part, Scorpion, qui avait fait également le doublé, avait terminé au dixième rang.

 

Depuis 1950, vingt-quatre gagnants à Doncaster ont tenté le doublé mais aucun ne l’a emporté à Longchamp le premier dimanche d’octobre. Six seulement se sont emparés des 2èmes ou 3èmes places : Nijinsky, Ribocco, Crow (en 1976 pour Daniel Wildenstein), Sun Princess, Snurge, User Friendly. Celle-ci, pensionnaire de Clive Brittain, est la dernière à être montée sur le podium ; elle avait terminé à une encolure de Subotica en 1992.

 

En 1953, Premonition (entraîné par Cecil Boyd-Rochfort, beau-père d’Henry Cecil) est le premier anglais vainqueur d’un classique anglais à être aligné au départ du Prix de l’Arc de Triomphe. Il terminera au sixième rang d’une édition familiale puisque la gagnante, La Sorellina est la sœur du deuxième, Silnet.

 

 

 

Waldgeist lors de sa victoire dans le Grand Prix de Saint-Cloud (photo APRH)

 

 

 

 

Waldgeist (Galileo) est l’un des trois pensionnaires d’André Fabre déclarés dans le Prix de l’Arc de Triomphe. Il a enlevé cette année le Grand Prix de Chantilly et le Grand Prix de Saint-Cloud puis en guise de préparatoire, le Prix Foy. Mais quels sont les doubles vainqueurs sur l’hippodrome du Val d’Or et dans l’Arc la même année ?. Le dernier, Hélissio, remonte à 20 ans lorsque le Grand Prix était encore ouvert aux 3 ans. Ensuite, il faut remonter à 1973 avec Rheingold (à 4 ans) puis Sea Bird (à 3 ans) et Exbury (4 ans en 1963).

 

 

55 gagnants du Grand Prix de Saint-Cloud ont participé à l’Arc la même année. Six ont réussi le doublé à commencer par Corrida en 1936 (à 4 ans) suivi de Djebel en 1942 (à 5 ans).

 

 

 

 

 

 

 

Defoe, Cloth of Stars et Sea of Class ont pour père, un gagnant d’Arc de Triomphe, Dalakhani et Sea The Stars (en 2009 déjà pour la famille Tsui). Dix des 19 partants ont dans leur pedigree le sang d’une certaine Urban Sea, mère de Galileo et de Sea The Stars. Galileo est le père de Nathaniel (père d’Enable), de Frankel (père de Nelson), d’Intello (père de Louis d’Or).

 

Le premier partant de Galileo dans l’Arc remonte à 2006 avec Sixties Icon. Depuis, 28 autres en ont fait de même. L’an dernier, six de ses rejetons étaient partants et en 2016, trois de ses enfants avaient terminé aux trois premières places, un exploit unique ! Son père, Sadler’s Wells a eu 43 partants entre 1989 et 2010.

 

 

Pia Brandt.

 

 

 

Mme Pia Brandt (de nationalité suédoise) va seller Neufbosc, (2^e du Grand Prix de Paris) son premier partant dans le l’Arc de Triomphe. Le premier partant entraîné par une femme remonte à 1959 et cette femme était suédoise, Mme Britta Strokirk. Sa pouliche, Lycaste, avait gagné des Oaks suédoises. C’était l’année de Saint Crespin et Midnight Sun. La Suède n’a envoyé qu’un seul partant depuis la création.

 

 

Sur les 19 partants de l’édition 2018, quatre ont déjà participé à cette épreuve : Enable (la tenante du titre), Cloth of Stars (second l’an dernier), Talismanic (déjà candidat en 2016) et Capri (l’un des 5 pensionnaires de Coolmore, l’an dernier mais aussi cette année).

 

 

 

 

 

 

L’engagement de Sea of Class (achetée yearling 170.000 Guinées par McKeever Bloodstock pour la famille Tsui) est le 56^ème supplémentés depuis 1986. Les engagements d’Enable, de Treve, de Danedream, de Golden Horn avaient été supplémentés et Saumarez en 1990.

 

La fille de Sea The Stars, gagnante des Irish Oaks et des Yorkshire Oaks (comme Enable), est entraînée par William Haggas, le gendre de Lester Piggott (par sa fille Maureen).

 

Sea of Class est la demi-sœur de Cherry Collect (Oratorio), Charity Line (Manduro), Final Score (Dylan Thomas). Les quatre sœurs utérines ont donné à leur mère, Holy Moon, cinq classiques : trois Oaks italiennes (de 2012 à 2014), une Poule italienne (Premio Regina Elena) et les Oaks irlandaises de cette année. Un frère, né en 2014 de Nathaniel nommé Back on Board, s’est classé second du Derby italien.

 

Holy Moon avait été acheté yearling (en 2001), 2.600 livres irlandaises par Alessandro Botti et le yearling, nommé Honour and Pleasure, fils de Oasis Dream est à vendre à Newmarket la semaine prochaine.

Les trois gagnantes italiennes ont été achetées comme poulinière par les frères Yoshida (Katsumi et Teruya). Le yearling

 

 

André Fabre, ici avec Guillaume Macaire à Auteuil.

 

 

 

 

André Fabre est l’actuelle tête de liste des vainqueurs d’Arc avec 7 succès. Comme l’an dernier, il figure dans la liste avec trois candidatures.

Son palmarès dépasse tout entendement ; il compte 767 victoires de Groupes depuis 1978 dont 122 Gr.1 en France et 53 à l’étranger. André Fabre a sellé 74 partants dans l’Arc depuis 1983 dont 5 en 1994 et en 2013.

Si Aidan O’Brien ne compte que deux victoires dans l’Arc (Dylan Thomas et Found), il a construit par ailleurs un palmarès hors du commun :

 

-74 classiques européens établissant un nouveau record que détenait Federico Tesio (69 v.)

-28 Groupes 1 dans une même année (2017) battant le record mondial de Bobby Frankel (25)

-311 Groupes 1 en plat depuis 1996 à travers le monde dont 43 en France (dont 8 Grand Critérium et 4 Prix Marcel Boussac), 139 en Angleterre (dont 6 Derby, 7 Oaks et 13 Guinées, 96 en Irlande (dont 12 Derby et 18 Guinées). Parmi eux 92 concernent les courses de 2 ans dont les Phoenix St. (au Curragh) qu’il a remportés à 16 reprises.

Aidan O’Brien a sellé 44 partants dans l’Arc depuis 1999 dont en 2017.