Nous sommes allés voir le film "LADS" : aussi caricatural que désolant
Dans le cadre du Festival de cinéma Premiers Plans qui se déroule cette semaine à Angers - 37e édition de cette belle fête du cinéma, de rencontre entre talents émergents, jeunes réalisateurs et passionnés -, nous avons assisté à l’avant-première du film « Lads » (sortie nationale début avril) du jeune réalisateur Julien Menanteau. Sur le papier, c’était bien tentant. Comme on dit dans le jargon : course à oublier !...
Ce film est l’histoire d’un jeune homme, Ethan, 17 ans, qui devient apprenti-jockey dans une écurie d’obstacle. Assez convaincant dans ce rôle, Marco Lurashi embrasse avec justesse la situation d’un jeune passionné devant se confronter au quotidien exigeant du métier. Les 30 premières minutes nous gratifient d’images et de plans très justes et bien filmés au sein d’une écurie de courses. Le spectateur découvre ou retrouve les gestes familiers autour du cheval : la vie dans la cour, le pansage, la nourriture, départ aux courses… C’est bien, on est en confiance, tout s’annonce bien !...
Et là, le parcours se complique : re-sanglez et ajustez les rênes ça va secouer !
On se retrouve dans un bar-PMU glauque où le père d’Ethan, joueur invétéré, se fait casser la figure par ses créanciers ; on parle des jockeys qui « font le tour » pour toucher le pactole à la prochaine course ; on fait un détour par un abattoir où quelques chevaux attendent l’instant final avec quand même, une petite halte devant les carcasses qui se dressent telles des justicières ; on assiste au geste inacceptable d’Ethan qui en course va faire chuter un jockey concurrent, qui restera paralysé ; et pour la petite touche du confort et bien-être animal, n’oublions pas l’insertion d’une course d’obstacle des années 50 où les chevaux tombent dans tous les sens et bien méchamment ; et un peu de géo-politique pendant qu’on y est : la présumée puissance des Qataris qui feraient et déferaient tout au gré de leurs envies.
Vous en voulez encore un peu ? Allez, pour la route : le dopage. Il fallait en parler quand même ! Et c’est la dernière scène du film, violente, émouvante, d’un cheval dopé par son entraîneur pour sauver l‘écurie.
Alors, que dire après avoir vu ce film si désolant, si triste, si injuste pour notre planète courses ? Les acteurs de notre filière sauront eux dénouer ce nœud d’embrouilles, extraire le positif, relativiser ces clichés. C’est bien certes mais cela ne contribuera pas à définitivement changer le regard du monde extérieur sur les courses. Dommage ! On y a cru...