La fête des AQPS au Lion d'Angers : Mackenzie II et les Divins

Eric Hoyeau avec le jeune Francesco Mula pour la photo des vainqueurs du Prix Mackenzie II, une ancienne vedette qu'il montait il y a 40 ans...

Malgré une méteo très incertaine et même des vives rumeurs d'annulation tout au long de la semaine, le week-end de Pâques a suscité plus de 4000 entrées payantes, attirées par le spectacle lors d'une sortie familiale traditionnelle qui a enfin retrouvé sa place dans le calendrier, mais une animation et une ambiance, d'ailleurs apprécié sur place par Delphine Violettte, la directrice marketing de France Galop qui avait fait le déplacement pour le 1ere fois. Elle a pu y retrouver un homme qu'elle a plus l'habitude de croiser dans les ronds de Longchamp ou de Deauville. Enfant du pays, Eric Hoyeau, le patron d'Arqana revenait sur le terres des exploits de l'époque où il était le meilleur gentleman-rider de France.

La preuve en image ! Eric Hoyeau vient de gagner, en selle sur Mackenzie pour son père Pierre Hoyeau (à gauche) le Grand Steeple-Chase du Lion d'Angers, le 1e mai 1984.

Dans les années 80, il avait remporté de très belles courses avec des vedettes entrainées par son père Pierre Hoyeau, comme Macadam, Le Pont Lala et surtout Mackenzie II avec qui il avait remporté le Grand Steeple-Chase du Lion d'Angers, épreuve de la Coupe d'Or, le 1er mai 1984. Ce fils de Trac, élevé par Pierre Hoyeau en Anjou mais issu d'une vieille souche du Haras de Saint-Voir, avait d'ailleurs couru jusqu'à l'âge canonique de 14 ans, terminant sa carrière par une 3e place lors de sa 69e tentative, toujours au Lion d'Angers. C'était une époque où les chevaux d'obstacle faisaient des carrières sur plusieurs années, et c'est bien pour cela qu'il y avait beaucoup de propriétaires.

A la rivière des tribunes, Javelot saute en 2e position derrière Jujubelle.

Javelot gagne facilement le Prix Mackenzie II devant Jocata.

Les circonstances faisant bien les choses, le Prix Mackenzie II se disputait justement en ce lundi de Pâques. Cheval de très bon niveau entrainé par François Nicolle, dont le rythme de l'écurie est d'ailleurs reparti à fond de train ce week-end, le vainqueur Javelot y a retrouvé le goût du succès après une long passage à vide. Déjà 2 fois vainqueur à Auteuil mais sans doute écoeuré par la Butte Mortemart, l'élève de Thierry Cyprès qui porte la casaque de Romain Détré (Ecurie Team Spirit) est venu se refaire un moral en province sous la selle de Francesco Mula. Ce jeune jockey italien a été embauché récemment chez François Nicolle. Arrivé en France depuis 4 ans, il a gagné ses 2 premières courses en 2022, puis a poursuivi par 8 succès en 2023. Il décolle vraiment cette année car Javelot est déjà son 7e succès en 2024.

La horde d'enfants est prête pour la chasse aux oeufs.

Les fauves sont lâchés. 

Le gentleman-rider Alix Lemaire remporte la 2e victoire de sa carrière en selle sur Joe l'Audace.

Alix Lemaire en famille, avec sa mère Sophie Lemaire, son oncle Donatien de Beauregard (entraineur) et sa grand-mère Martine de Beauregard (propriétaire éleveur)

Au registre de la jeunesse, à 22 ans, Alix Lemaire a connu une immense joie en gagnant le Prix Eugène Loyant, course plate pour AQPS réservée aux gentlemen-riders. Cet amateur authentique poursuit ses études avec une actuelle alternance entre le prestigieux Institut Montaigne à Paris et son cursus dans le service renseignement de la cavalerie de l'armée. Reserviste de l'armée, il poursuit la tradition militaire familiale. En fait, Alix Lemaire est le fils de Sophie Lemaire, à la tête du GIP (Groupement d'Intérêt Public) du Parc de l'Isle-Briand qui englobe l'hippodrome et le haras du Lion d'angers. Il est donc aussi le petit-fils de Martine de Beauregard, ancienne Présidente de l'hippodrome de Saumur, et du regretté Colonel François de Beauregard, 33e écuyer en chef du Cadre Noir. Bien entouré, Alix Lemaire a gagné grâce à Joe l'Audace (Voiladenuo), une élève de sa grand-mère... sellée par son oncle Donatien de Beauregard !

Lili Ball remporte le Prix de la Jaille-Yvon devant Lemon Sweet

Mais les AQPS ne sont pas qu'une chasse gardée de l'Ouest. La preuve, le Prix de la Jaille-Yvon, épreuve très convoitée pour les 3 ans débutants, est revenue à Lili Ball, entrainée à Maisons-Laffitte par Lucie Pontoir. Cette fille de Nom de D'Là est née de la grande souche de Jean-Louis Berger en Saône-et-Loire, celle de Rubi Ball entre autres. Par ailleurs, envoyée depuis Chantilly par Mickaël Seror, un entraineur à grand succès dans toutes les disciplines, Kamaro Phil ouvre facilement son palmarès à 4 ans dans le Prix de Durval. Déjà 3e à l'automne dernier du Prix du Bourbonnais (Gr.3 AQPS), cette fille de Bathyrhon a été élevé par Cécile et Nicolas Madamet (Elevage des Vallons). 

Promenade de Kamaro Phil pour Mickaël Seror sous la selle de Simon Planque.

Le roi des AQPS de plat, Alain Couétil ne pouvait pas ne pas gagner une course lors de cette réunion. Il s'est donc imposé avec Koktail Divin (Masked Marvel) monté par Laura Poggionovo dans le Prix Bertrand de Charnacé. Elevé dans la Nièvre par Karine Perreau, Koktail Divin est un fille de Divine Sainte, lauréate pour le même entraineur du Critérium du Centre (Gr.3) et du Prix du Bourbonnais (Gr.3), et un petit-fils de la déjà très bonne Quinine de Mazille, gagnante du Prix Glorieuse (Gr.3) sous l'entrainement du regretté Yann Poirier.

Envolée de Koktail Divin.

30 minutes plus tard, son frère aîné Je Suis Divin a réalisé une démonstration de bout en bout sous la selle de Léo-Paul Bréchet dans le cross Prix Henri de Cholet pour l'entrainement de Pascal Journiac. Ce fils de l'omniprésent Karaktar remporte ici son 4e succès depuis son arrivée chez son entraineur actuel. Il devance Sweet David (Clovis du Berlais), bon vainqueur à Auteuil au printemps dernier et qui réalisé des débuts très encourageants en cross, pour l'entrainement de Gabriel Leenders.

Le cross ! Le clou du spectacle.

Comme tous les enfants du pays, le grand Gaby venait passer des journées de rêve sur cet hippodrome dès qu'il a su courir. Ayant raté son gagnant la veille avec Kelyssa des Mottes à cause d'une énorme faute à la dernière haie, il a mis un point d'honneur à décrocher sa victoire ici lors de ce week-end de gala pour l'Anjou. En ouverture, son pensionnaire King d'Alène a fait forte impression dans le Prix Clovis du Berlais Haras du Lion.

Monté par Théo Dumouch, fraichement embauché dans l'écurie de Jarzé, ce fils de Tunis enlève son 4e succès consécutif, après une victoire en plat à Erbray et 2 victoires en haies cet hiver à Pau. Elevé par Florence Couteaudier dans la Nièvre, il défend les intérêts de Marie-Amelie de Lausse et du Comte Eric de Saint-Pierre, tout comme sa mère Divine d'Alène (Voix du Nord) qui avait remporté à 3 ans le Prix des Guillédines (Gr.3) à Durtal en 2016, déjà entrainé par Gabriel Leenders qui était installé depuis seulement 2 ans.