Elections 2023 : Fédération des Propriétaires, Jean de Cheffontaines présente son programme
Jean de Cheffontaines (photo APRH)
La présentation générale de la Fédération des Eleveurs et de sa tête de liste
Notre association est récente. Elle entretient évidemment un lien étroit avec la Fédération des Eleveurs du Galop. Deux-tiers de nos membres exercent une activité de propriétaire-éleveur, un tiers de propriétaire uniquement.
Quant à moi, je suis propriétaire-éleveur et fais courir en plat et en obstacle. Elu au comité de la Fédération des Eleveurs du Galop, membre du conseil du plat, Président de la Société des Courses de Compiègne, j’ai décidé de m’engager davantage au service de l’Institution. Je suis convaincu qu’il est plus que temps de rassembler tous les propriétaires, toutes les disciplines, toutes les races. Les défis à relever sont suffisamment importants pour mobiliser toutes les énergies, dans un esprit d’intérêt général, sans vision partisane et arrières pensées.
Ma carrière professionnelle a été dédiée à la transformation de grandes entreprises et à l’amélioration de leurs performances. Pour ce qui est de notre filière, les opportunités d’amélioration sont réelles, à portée de main. Rien n’est facile, c’est une question de volonté et de savoir-faire dans la mise en œuvre des changements. Je compte apporter cette expérience si les électeurs accordent leur confiance à notre liste.
La différence entre la Fédération et les autres listes du collège des propriétaires.
La réponse est contenue dans notre slogan : « propriétaires et éleveurs, unis au bénéfice de toutes les disciplines et de toutes les races ». J’ajouterai trois différences essentielles. 1. C’est une liste ouverte, construite autour de plusieurs sensibilités. Notre liste rassemble, elle n’oppose pas. 2. Nos candidats sont très impliqués, ils ont une réelle connaissance des enjeux et des problématiques auxquels sont confrontés les propriétaires. 3. Tous sont d’accord pour dire qu’il faut mettre fin aux réflexes partisans et rechercher l’intérêt général.
Ensuite, les différences se constatent à la lecture attentive des programmes des différentes listes de propriétaires.
Que faire dans les fameux 100 premiers jours ?
Sachant que les courses vivent des propriétaires et des parieurs, le constat aujourd’hui est rude : perte de 1.600 chevaux à l’entraînement en 10 ans, manque de propriétaires possédant plusieurs chevaux à l’entraînement, effondrement du nombre de parieurs (de 6,5 à 3,2 millions sur 20 ans) et du taux de pénétration des paris hippiques auprès des Français (14% en 2005, 10% en 2010, 6% en 2020 !). France Galop est dans une situation d’urgence.
Dès lors, il y a plusieurs chantiers prioritaires à mener dans ces 100 premiers jours :
- Recruter et fidéliser les propriétaires.
Il faut renforcer les allocations et muscler les efforts en matière de recrutement, de façon très organisée. L’équipe actuelle est sous-dimensionnée en regard de celles faisant le même job en Angleterre ou en Irlande et elle dispose d’une enveloppe financière très inférieure. Il faut recruter des propriétaires en France, via la multipropriété notamment, mais aussi à l’étranger. Pour l’international, il faut, pour être plus efficace, coordonner le pilotage de la promotion du galop français et de la recherche de nouveaux propriétaires en associant au FRBC tous les acteurs (propriétaires, éleveurs, entraîneurs, courtiers, organisme de ventes, etc.).
- Accélérer la vitesse de transformation du PMU.
D’abord, soyons à l’écoute des parieurs. Ils sont, avec les propriétaires, les principaux contributeurs du financement de la filière et à ce titre, nous devons prendre en compte leurs remarques et leurs souhaits d’évolution.
Nous souhaitons ardemment que le PMU réussisse sa transformation stratégique : densification du réseau de points de vente, introduction plus rapide de nouvelles offres de jeux sur le marché, recrutement d’une clientèle plus jeune. Enfin, la modernisation de l’image des courses et des jeux, sous la responsabilité du PMU, représente un enjeu majeur.
Dans cette vision, un principe fondateur, indispensable, doit être conservé : le PMU doit rester sous le contrôle des sociétés de courses. C’est une force pour les courses hippiques. Ce serait un contresens absolu de s'en séparer. Les expériences calamiteuses vécues par des pays voisins - Allemagne, Belgique, Italie, Espagne – doivent nous inciter à la prudence. Elles se sont révélées destructrices pour leurs courses hippiques.
- Réduire les coûts de l’Institution.
Le regroupement des trois entités dans l’immeuble Thémis a constitué une première étape, mais ce n’est pas suffisant. Ce sont la mutualisation des moyens et des achats entre France Galop, le Trot et le PMU, et le regroupement de leurs fonctions support (achats, comptabilité, paye, IT, …) qui génèreront des économies.
- Assurer l’avenir de l’obstacle.
En menant un véritable diagnostic partagé de la situation existante et une refonte du calendrier et du programme. Reconnaissons que l’obstacle est un marché commercial très important, mais en même temps, ne nous voilons pas la face et comprenons d’où viennent les difficultés. Il faudra ensuite trouver les bonnes mesures qui permettront de placer le curseur au bon endroit, de manière à faire vivre toute la famille de l’obstacle. Le programme d’obstacle est trop pyramidal. Il oblige les chevaux à courir trop tôt et trop vite un Quinté, au détriment de l’apprentissage et de carrières progressives. C’est une discipline où les allocations sont importantes, mais le nombre de chevaux est insuffisant. Pour revenir à un cercle vertueux, des mesures devront être mises en place, comme la modification du calendrier ou l’incitation à garder les chevaux en France plutôt qu’à les exporter. L’objectif est atteignable, nous en sommes convaincus.
Il y a également d’autres mesures que vous pourrez découvrir dans notre profession de foi. (voir ci-dessous)
Quid du 2/3 - 1/3 entre le plat et l'obstacle ?
D’abord, tout le monde s’accorde à dire que l’obstacle, en France, est une filière d’excellence. Ensuite, cette discipline est indispensable au bon fonctionnement de la filière du Galop. Il est clair, pour nous, que le 2/3 – 1/3 est une mesure économique, qu’il faut à tout prix préserver. Faut-il l’intégrer aux statuts ? Les mots ont un sens. Les statuts traitent du juridique, et non des mesures économiques. Donc, le 2/3 – 1/3 n’y a pas sa place. J’imagine la frustration des électeurs qui, en 2019, ont été séduits par une fausse piste…
Que penser de l'arrivée de la Française des Jeux dans les paris hippiques sur internet ?
Il est bien loin le temps où la Française des Jeux était synonyme de jeux de hasard et le PMU de paris hippiques. Nous devons rester extrêmement vigilants. À chaque fois qu’un pays européen a passé un accord avec une loterie pour les courses hippiques, cela s’est mal passé. L’arrivée de la Française des Jeux dans le monde des paris hippiques sur internet, par l’acquisition de Zeturf, représente un très grand danger.
Nous ne comprenons pas ceux qui soutiennent des accords avec la FDJ et souhaitent un partenariat. Quand nous voyons que France Galop a contracté début 2019 avec ZEturf comme sponsor du Grand Steeple-Chase de Paris, ou ce qu’a fait LeTrot avec le même opérateur pour le prix d’Amérique et ses préparatoires, c’est inconcevable. Il faut privilégier le PMU ! Comment voulez-vous que les salariés du PMU, les points de vente et les clients aient envie de jouer le jeu si l’Institution, dans le même temps, s’accoquine avec Zeturf ? C’est tout simplement indéfendable, c’est une faute !
240 hippodromes en France, force ou faiblesse ?
Selon nous, tous ces hippodromes sont un véritable atout pour la filière, ils participent pleinement au rayonnement des courses hippiques. Ils permettent en effet d’entretenir le lien irremplaçable entre les courses hippiques et la population à travers les territoires. Ce sont les régions qui mettent en avant notre sport, c’est là que se créent les vocations. C’est pourquoi il est impératif de les conserver. Toute fermeture d’hippodrome, c’est une vitrine qui disparaît, une perte d’exposition. Toute fermeture érode le lien entre les courses hippiques et la population.
Tout en maintenant un haut niveau en matière de sécurité, il faut préserver ce patrimoine et assurer le renouvellement des bénévoles (6.000 en tout en France), sur qui repose en grande partie l’équilibre financier, fragile, de nombreuses sociétés de courses régionales.
Sur ces sujets, comme sur les difficultés d’accès à l’eau et les besoins d’adaptation au changement climatique, la Fédération Nationale des Courses Hippiques (FNCH) réalise déjà un très gros travail, en association avec les Fédérations Régionales.
Envisagez-vous de faire évoluer la gouvernance de France Galop ?
Oui, car il faut absolument la moderniser. Nous sommes favorables à ouvrir le conseil d’administration à des personnalités extérieures qualifiées, à impliquer les instances dans l’élaboration du plan stratégique, à créer un comité d’investissement indépendant. Ne restons pas dans l’entre-soi. En particulier, sur les affaires du PMU, où marketing grand public et technologie sont les sujets clés, il est indispensable que France Galop dispose parmi les membres du Comité ou ses administrateurs, du niveau d’expertise nécessaire pour alimenter la réflexion et aiguillonner la direction du PMU.
Quel candidat pour la présidence allez-vous soutenir ?
Il est trop tôt pour vous répondre. Nous attendons de connaître la vision et le programme des candidats en lice. Nous avons pour objectif d’assurer l’avenir de la filière du Galop français, en renforçant les allocations, en développant le propriétariat, en relançant la croissance du PMU et en réduisant les coûts de l’institution.