Débat du Syndicat des Eleveurs en vidéo: une intégrale animée !

28/08/2011 -
Pour la 1e fois, le débat du Syndicat des Eleveurs a fait l'objet d'une captation TV intégrale qui est diffusé sur FRANCE SIRE TV. Vu qu'exceptionnellement l'assemblée annuelle avait eu lieu lors des élections, le 15 mars, le nouveau Président Malivet a consacré la réunion du lendemain des ventes à un débat qui s'est révélé fort animé...Trouvez-ci-desous les morceaux choisis.

PARTIE 1 : Les discours non-cubains

Les discours d'introduction du nouveau président Loïc Malivet, du chef du groupe "jeunes éleveurs" Anthony Baudouin, d'Eric Hoyeau, président d'Arqana, et d'Edouard de Rothschild, le président de France Galop qui y intervenait à cette réunion pour la 1e fois. Première constatation, Loïc Malivet n'est pas un chef omnipotent, comme il l'avait déjà annoncé lors de son interview juste après son élection. Son discours d'introduction ne dépasse par les 10 minutes. Rien à voir avec celui d'un "commendatore" à la cubaine, c'est à dire fleuve. Son objectif est de redonner le goût de l'investissement aux propriétaires. Attention aussi au lobbying australien pour l'insémisation artificielle.

Eric Hoyeau souhaite, aussi pour aider à la motivation des propriétaires, raccourcir le cycle d'exploitation. Il note que dans le programme, 20% des courses sont pour les 2 ans en Gb-Irl, contre 12% en France.

 

Voir l'intégralité du débat sur France Sire TV



Edouard de Rothschild met d'emblée les pieds dans le plat. Il a des mots originaux, sans cacher qu'il est en campagne pour sa réelection à la fin de l'année au poste de Président de France Galop. "Je ne sais pas si je parle ici en tant que Président de France Galop. Je suis éleveur comme mon père à Meautry. Et je suis revenu à Deauville cette année en tant qu'acheteur. J'ai acquis la soeur de Dabirsim, par Slickly, le père de Méandre. Je regrette la diminution de 7% du prix médian, qui est beaucoup plus significatif que la prix moyen à cause du top price à 1,7 millions d'euros qui fausse les rapport." Il souligne aussi la faiblesse de la demande française et appuie sur le fait que le problème des éleveurs est celui des propriétaires. " Il n'y a qu'un seul remède à court terme pour relancer l'économie: l'augmentation réelle et sensible des allocations. Si je suis reconduit, je ne manquerais de traduire dans les faits cette volonté."


PARTIE 2 : Le PMU, la TVA

Philippe Germond, président du PMU, prononce son allocution." L'image du PMU a changé. Mais il reste un gros souci : nos joueurs ne sont pas des jeunes joueurs. L'Arjel (autorité de régulation des jeux en ligne) dit : sur internet : les 18-25 ans jouent très majoritairement sur le sportif, les 25-35 ans sur poker, ce n'est qu'après 35 ans que les gens sont majoritairement orienté sur le pari hippique. Au PMU, nous avons décroché 140.000 nouveaux clients l'année dernière, mais comment attirer les jeunes sur l'hippique ? Sinon, il y aura une décroissance structurelle de 3 à 5% par an. En effet, la croissance du hippique n'est pas une évidence. Les USA, Italie, Gb, Japon, sont en décroissance. Seuls quelques pays du nord de l'Europe et la France sont en croissance. On peut encore densifier le programme, mais plus tellement. Nous pouvons aussi augmenter le nombre de points de ventes, et ajouter quelques offres de pari. Il y aura une pari l'année prochaine. Et il faut trouver de nouveaux clients à l'étranger. Nous signons de plus en plus de contrats avc des pays étrangers (Belgique, Maroc, Pologne, USA, Grèce), bientôt le Luxembourg."

Ensuite, le sénateur Ambroise Dupont développe le très importants dossiers des menaces sur le taux réduit de TVA. Il explique l'attaque de la commission européenne à ce sujet.

 



PARTIE 3 - L'ouverture des débats : les étalons français, l'image du cheval, des courses, de notre fiscalité

Les question fusent dans l'assemblée, sur des sujets très divers. Voici la liste résumée (et non exhaustives) des principaux thèmes abordés:


Roger-Yves Simon: la TVA

Edouard de Rothschild : la poursuite de l'étude du nouveau Longchamp et choix de l'architecte en septembre, pour la nouvelle équipe à la tête de France Galop en janvier ait tous les éléments nécessaires à la poursuite du projet.

Charles-Henri de Moussac : "Comment soutenir les étalons français ? Les acheteurs sont anglo saxons et aiment bien acheter des produits des étalons qu'ils ont vu courir. Ca ramène au problème du propriétariat. Des initiatives ont été montés pour garder les bons chevaux en France, mais certaines ont échoué, comme pour Makfi."

Eric Hoyeau: " Est-ce la présence des étalons qui font venir les bonnes juments, ou les bonnes juments qui attirent les bons étalons ?". Il penche pour la 2e solution. Il y a plus de bonnes juments en Gb-Irl qu'en France. Il est donc plus facile d'amortir un étalon en Gb-Irl qu'en France.

Edouard de Rothschild: " Nous avons été très mauvais en France pour fédérer les initiatives pour garder les bons étalons en France."

Paul Essartial : " On ne met pas assez en valeur l'atout cheval (qui ne pollue pas !) auprès des politiques."

Tim Richardson : " Les anglais ont une mauvaise image de la France en terme de fiscalité des chevaux. Nos avantages ne sont pas assez dits et expliqués. L'image est restée négative."

Larissa Kneip: le problème de contraintes sociales. "J'ai l'impression d'être une patronne d'usine et non d'agriculture."

 



PARTIE 4 - Le ton monte : "On veux fermer la SAFER ! ", " Le seul enroit où on est bien accueilli sur un hippodrome de France Galop, c'est au parking !"

Laurence Monnier
: création d'une plate forme d'innovation scientifique sur les soins équins en normandie.

Edwige Le Métayer : " Comment faire pour combattre la SAFER (NDLR : Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), qui joue à l'agence immobilière et revend avec des bénéfices ?"

Stéphane Hamon, directeur de la SAFER de Basse Normandie depuis 3 ans, tente de calmer le jeu : "ce qui était vrai de la SAFER l'est de moins en moins..."

Alain Regnier rétorque : "on veux fermer la SAFER ! Voilà comment cela fonctionne à la SAFER : si on est copain avec la FNSEA, ca se passe très bien. J'ai fait du syndicalisme, j'étais dans les commissions, je sais comment cela se passe, et cela, ca n'a pas changé."

Loïc Malivet appuie : " La Safer est sous l'influence des fédérations régionales et locale. Le cheval est toujours mis de côté. Ce sont toujours les quotas laitiers qui priment. Les éleveurs de chevaux sont mal vus. Ce qui me choque le plus, c'est que les seuls qui arrivent à acquérir des terres, ce sont des étrangers. Quant aux dossiers de préemption, je ne sais pas si ca tiendrait la route si quelqu'un allait jusqu'à la cour européenne."

Karine Belluteau : le cas des primes à l'élevage à l'étranger.

Loïc Malivet : "les primes à l'éleveur sont illisibles. il y a trop de taux différents."

Christian de Asis Trem : " pourquoi on a si peu de propriétaires en France ? Qu'est-il prévu de faire pour accueillir des propriétaires sur les champs car France Galop est aussi organisateur de spectacles."

Edouard de Rothschild : " sur les hippodromes de France Galop, l'endroit où on est le mieux accueilli , c'est le parking ! Et quand on rentre sur l'hippodrome, c'est complètement différent et froid. La convivialité, ce n'est pas quelque chose qui se décrète. Ca se gagne au fur et à mesure des années."

PARTIE 5 - Le mot de la fin : " on veut un président de France Galop plus présent et abordable"


Philippe Germond : " même s'il est illusoire de garnir les tribunes chaque jour de la semaine, il est absolument capital que les hippodromes soit remplis. Il y a une vraie réflexion à mener sur la façon de présenter notre sport, pour tenir compte des codes marketing auxquels les jeunes ont été habitués."

Jean-Louis Pariente : " peut-on avoir des règles précises pour les handicapeurs."


Alain Regnier attaque de front sur 4 thèmes:

 - La question de la TVA, qui risque de passer de 5,5% à 19,6% : "J'ai abordé le sujet avec Pierre Méhaignerie qui n'est pas au courant que la TVA va augmenter! Ca va jouer sur beaucoup de choses. Les clubs hippiques vont licencier, comme nous."

- "Il y a trop de cooptés. Il y a des gens dans le bureau du Président de France Galop qui ne sont là que pour les petits gâteaux. Il doit y avoir plus de socioprofessionnels."

- Le site internet de France Galop, qui est un outil formidable, ne fonctionne pas assez bien.

- Le profil du Président de France Galop : "C'est la 1e fois qu'Edouard de Rothschild vient à cette réunion, alors qu'à la réunion du GAET chez les trotteurs, Dominique de Bellaigue vient à chaque fois. Nous souhaitons avec un président plus présent et qu'on peut aborder."

Edouard de Rothschild donne sa réponse...

Ambroise Dupont conclue sur la TVA, ce qui n'est pas une mince affaire...

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