Singspiel, Monsieur l'ambassadeur est mort
Né des amours d’IN THE WINGS (triple vainqueur de groupe 1 dont la Breeders’ Cup Turf et le Grand Prix de Saint-Cloud) et de la canadienne Glorious Song (mère aussi de Rahy – vainqueur aux Etats-Unis et père de Fantastic Light ou de Noverre), SINGSPIEL gagne dès sa 2e course à l’âge de 2 ans. C’est en France, dans le Grand Prix de Paris 1995, que Singspiel est lancé dans le grand bain des Gr.1. Battu d’un rien par l’ Aga Khan Valanour, étalon aujourd’hui national offrant ses services à 1000 euros, Singspiel est à nouveau battu 13 jours plus tard (pas de repos pour les braves) dans les Eclipse Stakes à Sandown. Cette fois le bourreau se nomme Halling, étalon beaucoup plus en vue avec pour meilleurs représentants Cavalryman, Cutlass Bay, Coastal Path ou encore Pinson.
Habitué des combats difficiles, Singspiel bat ici un adversaire féroce, Pentire
Pour gagner, il faudra voyager. Et c’est tout près de ses racines maternelles (cela pourrait-il n’être qu’un hasard ?), au Canada, que Singspiel décroche son premier groupe 1 : le Canadian International. Les voyages forgent la jeunesse et la réputation de l’écurie de Cheik Mohamed Al Maktoum. John Ferguson, manager des intérêts dubaïotes, déclare : "Singspiel a largement contribué au développement de Sheik Mohammed et de Darley pendant de nombreuses années". Singspiel l’ambassadeur va en effet porter la bonne parole à travers le monde. Fort de son succès à Woodbine (Canada), il enchaîne par une très bonne 2e place dans la Breeders’ Cup Turf derrière son compagnon d’écurie chez Sir Michael Stoute Pilsudski avant de partir conquérir le pays du Soleil Levant : victoire dans la Japan Cup ! A lui le titre de meilleur cheval de l’année 1996 sur le turf. Pour parachever l’oeuvre l’équipe Maktoum le veut gagnant sur le dirt : il remporte la Dubai Word Cup 1997 alors que la course n’est encore rangée qu’au rayon des listeds race. Qu’à cela ne tienne, Singspiel a tout du meilleur exemple de la toute puissance persique et il confirme au coeur de l’été britannique en décrochant à 5 ans les Juddmonte International Stakes à York.
Singpiel a été une des vedettes des étalons Darley
Amérique, Dubaï et Europe, Singspiel joue l’ambassadeur de luxe. Il lui faut à présent conquérir l’Océanie. C’est donc presque naturellement, qu’on le retrouve en qualité d’étalon en Australie. Là, il donnera une gagnante de groupe 1 Rewaaya. Puis fidèle à lui même, c’est à travers le monde qu’il voit sa production briller : Moon Ballad vainqueur de la Dubai World Cup 2003, Asakusa Den’en double lauréat de groupe 1 au Japon, Papineau héros d’une Gold Cup et Singhalese dans les Del Mar Oaks. Au total, ce sont 12 gagnants de Groupe 1 qu’aura offert Singspiel.
Confidential Lady lors de sa victoire dans le Prix de Diane Hermès
En France, il n’a pas vraiment marqué avec ses mâles. Le parc étalon ne compte d’ailleurs que 2 fils de Singspiel, qui ne font pas les unes de l’actu : Secret Singer et Liver Song. Il aurait du avoir un 3e élément, mais Papineau est resté désespérément stérile. On se rappellera surtout de super juments issues de Singspiel : Confidential Lady la lauréate du Prix de Diane 2006, Via Milano gagnante du Deauvillais Prix des Réservoirs et déjà mère d’une gagnante de listed Via Medici (Prix des Lilas à Longchamp) et la championne Dar Re Mi. Gagnante en Europe et à Dubai, placée aux Etats-Unis, une tentative couronnée de succès au Japon et Dar Re Mi suivrait la lignée de son glorieux paternel. Samedi, alors qu’on apprenait que Singspiel avait dû être euthanasié la veille à l’âge de 18 ans et à l’issue d’une longue maladie (qui a provoqué des problèmes de fertilité), Dar Re Mi n’a pu mieux faire que 4e sur 5 dans les Eclipse Stakes. Il faudra encore un peu attendre pour honorer la mémoire d’un cheval hors norme par un succès de Gr.1.
Dar Re Mi, inusable fille de Singspiel, comme son père donc...
