Le tour de Bretagne des grandes juments : Hexane

25/06/2010 -
La mère de Never On Sunday gambade à l'extrême ouest du Finistère... Les campagnes bretonnes abritent quelques juments pur-sang parmi les plus huppées d'Europe. Outre les soeurs de Sharmardal au Haras de Jao Glaz (Morbihan) chez Thierry Grandsir et de New Approach chez Michel Monfort à Quimperlé (Finistère), la mère d'un autre gagnant de Gr.1 se trouve non loin de la pointe du Raz, chez les Jeffroy père et fils.

 

A 18 ans, une puissante et massive jument blanche conserve un caractère bien trempé. Mère d'un gagnant de Gr.1 en plat, c'est une star qui a eu l'honneur d'aller en Angleterre ce printemps pour y rencontrer un des jeunes étalons les plus en vue d'Europe, Dubawi. Elle est revenue pleine à la maison, au Lieu-Dit Liorzou (petit verger en breton), chez la famille Jeffroy : Robert, le grand-père, Bernard, le père, également marchand de bestiaux, et Thomas et Benoit, les deux fils.

Regardez sur FRANCE SIRE TV un reportage complet sur Hexane dans le Finistère avec l'interview de Bernard Jeffroy

 

Hexane, la mère de Never On Sunday, avec Thomas Jeffroy



En fait, Hexane revient toujours à la maison, même si elle en est souvent partie, parfois à ce qu'il semblait de façon définitive et c'est un petit miracle si elle a mis au monde à Plonévez du Faou en mars 2005 un petit poulain nommé Never On Sunday. A 4 ans, celui-ci a remporté à Longchamp une course de top niveau international, le Prix d'Ispahan (Gr.1). Ensuite, il a été exporté aux Etats-Unis où il fait partie des meilleurs chevaux d'âge.

 

Never On Sunday lors de sa victoire dans le Prix d'Ispahan (Gr.1)

 


En fait, Never On Sunday avait déjà traversé l'Atlantique, mais dans l'autre sens, alors qu'il était encore dans le ventre de sa mère ! Bernard Jeffroy avait élevé lui-même cette Hexane, fille de Texan Beauty, qui n'est autre que la toute 1e jument qu'il avait achetée aux ventes publiques de Deauville, pour seulement 20.000 francs à l'amiable en 1987. Fille de Vayrann, qui s'est pourtant révélé être un reproducteur décevant, Texan Beauty était minuscule (1,56 m), mais bonne sur les pistes, gagnante de 5 courses.

 

Contrairement au ciel bleu apparent, Liorzou est le lieu où il pleut le plus dans le Finistère (1200 mm/an)


Issu d'un foal-sharing avec une saillie de Kendor, Hexane a été présentée par Robert Jeffroy à Deauville. Mais les enchères se sont arrêtées à 90.000 francs alors qu'il en voulait 100.000 francs. Bernard lui ayant promis que dans un tel cas il paierait lui-même la moitié pour 50.000 francs, le père et le fils se sont associés et Hexane est revenue...à la maison.

 

Bernard Jeffroy et son fils Thomas regardant les poulains



Mais ils ont vendu Hexane pendant sa carrière après sa 4e sortie à Jean-Louis Bouchard pour l'entraînement de Pascal Bary. Dauphine du Prix de Sandringham à 3 ans, Hexane était ensuite partie en Amérique. Pendant des années, Bernard a tenté de la retrouver avant d'enfin pouvoir l'acquérir à Keeneland dans le Kentucky. Deux fois, il a fait le déplacement alors que la jument était finalement absente du catalogue ! La 3e fois fut la bonne, pour 30.000 $.

 

La Bretagne, c'est grand

 

Elle était pleine d'un jeune étalon local, Sunday Break. Elle portait donc dans ses flancs le futur Never On Sunday. Aujourd'hui, Bernard Jeffroy, de son métier marchand de bestiaux, a transmis son élevage de chevaux de course (SCEA des Prairies) à ses deux fils, Benoît, qui travaille pour Darley, l'entreprise de Cheikh Mohammed Al Maktoum, et Thomas, qui a repris la ferme familiale de 200 hectares. Sunday Break est arrivé en France en 2009 au Haras de Grandcamp et il a sailli toutes les juments de la SCEA des Prairies.

 

Regardez sur FRANCE SIRE TV un reportage complet sur Hexane dans le Finistère avec l'interview de Bernard Jeffroy

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