Rewilding dans le Derby d'Epsom : mon ticket en "papier"

04/06/2010 -
Aux courses, tout le monde est finalement un parieur acharné. Du turfiste qui joue sur la course jusqu’à l’éleveur qui joue sur un croisement gagnant. Xavier Bougon a choisi son ticket pour le Derby d’Epsom, et cela pour son papier, déchiffré ci-dessous.

 

Supplémenté au tarif de £ 75.000, l’un des favoris d’Epsom, en ce Saturday Afternoon Fever, n’est autre que le frère utérin (je n’aime pas ce mot, mais c’est celui qui est usité) d’une certaine Dar Re Mi qui a fait coulé beaucoup d’encre un certain dimanche de septembre 2009 à Longchamp avant de se classer 3e de Conduit dans la Breeder’s Cup de Santa Anita et de s’imposer à Meydan en mars dernier dans la Sheema Classic.  Dar Re Mi était l’avant-dernier produit de sa mère Darara. A l’âge canonique de 24 ans, Darara a donné un ultime foal, nommé Rewilding, ce qui signifie retour en arrière.

 

Rewilding sous la nouvelle casaque, avant son départ en Angleterre



Rewilding, cet ancien cantilien aux couleurs bleus ou beiges (on ne sait plus trop) parti, début mai, outre-manche est désormais sous la responsabilité d’un nouveau venu, Mahmood Al Zarooni. Yearling, il a été acheté 500.000 Guinées à Newmarket par l’Ecurie Godolphin.

Sous la coupe d’André Fabre, le fils du champion irlandais, Tiger Hill (propriété de la famille von Ullmann et entrainé en Allemagne) s’est classé à 2 reprises à la 2e place devancé par deux futurs prétendants au Prix du Jockey-Club de Chantilly. En octobre de ses 2 ans à Longchamp, il termine à une encolure de Handsome Devil (par Footstpesinthesand, futur second du Prix Greffulhe Gr.2) et à 3 ans toujours à Longchamp, dans le Prix Noailles (Gr.2), il est devancé par Planteur (un Danehill Dancer, de la famille de Peintre Célèbre).

 

Rewilding lors de sa victoire à 2 ans à Maisons-Laffitte



Tiger Hill, fils de Danehill, a déjà produit une gagnante de « classique » : Iota, lauréate du Prix de Diane allemand en 2005 pour la Gestut Schlenderhan entraînée par Peter Schiergen. Après des débuts fracassants comme étalon en Allemagne, Tiger Hill a été importé en grande pompe à Dalham Hall, le quartier général de Cheikh Mohammed à Newmarket. Mais sa réptutation est retombée petit à petit. Il est aujourd'hui parti en Australie.

 

Rewilding (en beige), termine très fort à la 2e place du Prix Noailles derrière Planteur



Rewilding a pour mère une demi-sœur de Darshaan (Shirley Heights), Darara, gagnante du Prix Vermeille, monté par Yves Saint-Martin. Cette fille de Top Ville, dont la mère était née Boussac, avait été vendue, pleine de Shirley Heights, à 11 ans par son propriétaire, l'Aga Khan, à Dublin aux ventes Goffs en novembre 1994. Le courtier officiait pour le compte du Kiltana Stud, haras de Lord Andrew Lloyd-Webber.

 

Tiger Hill, père de Rewilding

 


Avant de passer en vente, elle avait déjà mis au monde deux poulains, futurs caractères gras, élèves d’Alain de Royer-Dupré, Dariyoun (qui passera ensuite sous la coupe de Carlos Laffon-Parias) et Darazari (exporté ensuite aux Antipodes) et une pouliche, gagnante à Fontainebleau, future mère du stayer de Mark Johnston, Darasim.

Outre Dar Re Mi et Rewilding, notre célèbre compositeur anglais, superstar de Broadway, fera naître 3 autres poulains :

 - Kilimanjaro qui se classera second du champion Royal Anthem dans les King Edward VII St. à Ascot (Gr.2) sous la férule de Sir Michael Stoute pour le compte du team de Coolmore. Il officie depuis au haras dans l’hémisphère sud.

 - Rhagaas (Sadler’s Wells), vendu, yearling, 500.000 Guinées à Newmarket, se classera 3e de Montjeu dans le Prix du Jockey-Club 1999 pour le compte de Godolphin.

 - Diaghilev (Sadler’s Wells) vendu, yearling, 3.400.000 Guinées au team de Coolmore, remportera le Prix La Force (Gr.3) devant Le Fou (frère de Montjeu) à une courte encolure. Exporté en Asie, il est lauréat de Queen Elizabeth II Cup sous le nom de River Dancer.

 

Darara, gagnante du Prix Vermeille en 1986, 21 ans avant de donner naissance à Rewilding...



Les vainqueurs de classiques issus du croisement Northern Dancer-Top Ville :

Croisé avec le sang de Northern Dancer, Top Ville a produit en tant que père de mère 5 vainqueurs de classiques mais aucune mère n’était une descendante de Danzig, le grand-père de Tiger Hill :


2 femelles gagnantes du Prix de Diane, Caerlina (Caerleon) et Egyptband (Dixieland Band).
2 poulains vainqueurs de 3 Derbies, Montjeu (Sadler’s Wells) et Winged Love (In The Wings), ainsi que Yeats (Sadler’s Wells), vainqueur du St Leger et du Prix Royal-Oak.

Stationnés en France, certains étalons peuvent se vanter d’être issu de ce même croisement :
Voix du Nord (petit-fils de Lomond), Turtle Bowl (petit-fils de Night Shift), Le Fou (petit-fils de Danzig).
 

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