L'Assemblée des AQPS à Auteuil: quelques joyeux pavés dans la mare
Tout d'abord, le Président ne présidera plus, ce qui n'est pas la moindre des nouvelles dans une association. Après 19 ans de service, arrivé au terme de son mandat actuel, Michel de Gigou a décidé de passer la main. Marre de la route, marre de la politique. Pas marre des administrés en tout cas! Il a dit clairement le plaisir qu'il avait eu à occuper cette fonction justement parce qu'il avait des vrais gens en face et autour de lui. Et ceux-ci le lui ont bien rendu. Bien souvent dans les associations, des vieux présidents partent de force au grand soulagement des membres actifs. Là, il est parti sous les applaudissements francs, retenant difficilement ses larmes.
Michel de Gigou quitte la Présidence après 19 ans de service. Son successeur sera connu en avril.
"Et je tiens à préciser que je ne pars pas à cause d'une dissension entre les AQPS de l'ouest et du centre, comme dit la rumeur que fait courir quelqu'un." On ne cherchera pas à savoir qui est ce quelqu'un de bien maigre intérêt. Il a autant d'imagination qu'une moule pour mettre en scène seulement aujourd’hui une lutte interrégionale alors que l'élevage d'AQPS se fait de toute façon dans deux grands pôles depuis son origine, c'est à dire une soixantaine d'années. Et il n'est pas très au courant non plus que l'autoroute de Tours est désormais ouverte, ce qui aide aux échanges permanents de chevaux et de compétences entre les 2 grands pôles. Les combats se font sur la piste. Ils provoquent de l’émulation et c’est très bien comme ça.
Bref, lui qui a largement oeuvré la création du stud book AQPS, une grande victoire pour la race, Michel de Gigou est content dans l'ensemble, les membres aussi. Sauf quand même pour un point qui coince et le fait grincer des dents. "Je croyais qu'aux élections nationales de France Galop, nous pourrions être dignement représentés. Je me suis planté. Les AQPS ne sont pas présents là où les décisions se prennent." Il faut croire que la trahison des pactes d'alliance est un fondement même de la politique...
Applaudissements (francs) pour le Président sortant
Haras Nationaux : la « flou-attitude »
Les éleveurs d'AQPS par tradition, surtout ceux du centre concentrés autour de Cercy-la-Tour dans la Nièvre, utilisent beaucoup les étalons des Haras Nationaux. L'avenir sombre de cette institution est évidemment un sujet de préoccupation. La question n'est pas de juger des raisons de l'écroulement du système, mais de savoir de qu'il va en rester. Le "pourquoi du comment": tant pis, c'est trop tard. Le "quoi", c'est la vraie question. Le problème est qu'il n'y a pas de réponse claire, malgré les différents intervenants qui se démènent pour dessiner un avenir passant par la création d'un Groupement d'Intérêt Professionnel.
Pour résumer, l'Etat a demandé que les Haras Nationaux se recentrent uniquement sur la notion de service public dans les domaines non-concurrentiels. Belle déclaration d'intention, inapplicable sur le terrain, car les frontières sont bien trop ténues dans le monde des courses. Exemple: on ne propose plus la prestation de poulinage car un privé peut le faire. Admettons. Mais admettons aussi que le privé soit nul, qu'il arrête soudainement car il préfère dormir avec sa femme qu'avec ses juments, que la région soit un coin perdu de la France. Que se passe-t-il ? On ne sait pas. Soit on appelle au secours Super Sarko car il paraît qu'il sait tout faire, même les poulinages, soit on se repose sur le principe que la nature a horreur du vide. Après tout, un professionnel peut tomber en panne de voiture et rester là toute sa vie, comme dans la 4e dimension…
Ca veut dire quoi : provisoire ?
L'Etat dit qu'il poursuit son engagement...provisoirement. Ce terme présenté de façon officielle détient la palme de la "floutitude". Cela veut tout dire ou rien dire. Des collèges font des classes en préfabriqués provisoires qui sont toujours là 20 ans plus tard. Des femmes contraignent leur mari mauvais bricoleur à faire des travaux provisoires qui se cassent la figure dès le lendemain. En terme d'engagement, quand l'Etat dit provisoire, il vaut mieux anticiper aussitôt le plan B...
Les juments Pur Sang seront-elles interdites d’étalons des HN ?
L'aspect le plus visible de l'activité des Haras Nationaux est l'étalonnage. Paradoxalement, il est condamné l'année même où il obtient des succès très spectaculaires, avec les productions de Network, Lavirco et Passing Sale. Tout le monde s'y met, même Montmartre s'est décidé à saillir. Mais rien n'y fera, cette activité est vouée à un sort fatal à moyen terme. Sauf que les défenseurs des Haras Nationaux ont réussi à convaincre les agents de l'Etat que la race AQPS, comme la race Anglo-Arabe et les races de chevaux lourds, était fragile, ou menacée ou un terme dans ce genre. De fait, les Haras Nationaux pourront renouveler leur parc étalon à raison de 2 ou 3 achats par an, qui seront destinéà la jumenterie AQPS. Mais là une question digne d'un futur président se pose, et fort justement posée par Hervé d'Armaillé. "Dans ce contexte, que fait-on de la jumenterie pur-sang ?" Il serait en effet logique dans cet esprit mais tout de même assez cocasse les juments pur-sang soit interdites d'étalons nationaux! Et là, la réponse a fusé. "C'est comme pour les ânesses et les mulets, on n'en sait rien."